Législation sur les armes (couteaux, haches)

Législation

Depuis le changement de la loi le 6 septembre 2013, les couteaux ont été reclassés en tant qu'armes de catégorie D, au lieu de leur classification précédente en tant qu'armes de 6ème catégorie.

Avant le 6 septembre 2013

Selon l’article 2 du décret 95-589 du 6 mai 1995 relatif à l'application du décret du 18 avril 1939 fixant le régime des matériels de guerre, armes et munition sont des armes de 6ème catégorie :

Pour plus de clarté : la législation française ne dit rien du tout sur les couteaux avec verrouillage de la lame, couteaux que l'on ouvre d'une seule main ou les couteaux qui s'ouvrent rapidement. Il existe des pays où c'est le cas. Faites donc attention si vous vous déplacez à l'étranger.

"Paragraphe 1 :

Tous les objets susceptibles de constituer une arme dangereuse pour la sécurité publique et notamment les baïonnettes, sabres-baïonnettes, poignards, couteaux-poignards, matraques, casse-tête, cannes à épées, cannes plombées et ferrées, sauf celles qui ne sont ferrées qu'à un bout, arbalètes, fléaux japonais, étoiles de jets, coups de poing américains, lance-pierres de compétition, projecteurs hypodermiques."

En plus de la Loi nationale concernant les armes, vous devez également tenir compte de la réglementation locale. Un couteau que vous pouvez normalement porter sur vous, peut être interdit par un règlement local, par exemple dans les lieux de divertissement ou les stades de football. Même un tournevis dans un train à destination de Paris peut déjà être considéré comme une arme prohibée.

L'acquisition et la détention des armes de 6e catégorie est libre lorsque leur acheteur ou leur détenteur a plus de 18 ans. En revanche, leur port et leur transport sont interdits à moins de posséder un motif légitime ou professionnel (fonctionnaire de police, agent de sécurité, ...). Le porteur d'une arme de 6e catégorie peut justifier le port de cette arme lorsqu'il dispose d'une licence au sein d'une fédération sportive agréée (dans le cadre de la pratique d'un art martial ou d'un sport de combat par exemple). Le port de ce type d'armes est également permis lorsqu'il est justifié par un motif d'ordre professionnel. A ce titre, les représentants des forces de l'ordre ou les agents de sécurité peuvent être autorisés à porter, dans l'exercice ou à l'occasion de leurs fonctions, les armes de cette catégorie.

Nouvelle classification des armes

À partir du 6 septembre 2013, de nouvelles mesures légales découlant de la loi du 6 mars 2012 sont devenues effectives. Ces modifications ont durci les peines pénales pour les individus commettant des infractions liées aux armes et ont introduit une nouvelle classification. Les armes seront dorénavant classées en 4 catégories :

  • La catégorie A pour les armes à feu interdites (exemple : les armes automatiques telles que les kalachnikov)
  • La catégorie B pour les armes à feu soumises à autorisation (exemple : les revolvers semi-automatiques ou à répétition)
  • La catégorie C pour les armes à feu soumises à déclaration (exemple : les armes à feu longues à un coup par canon rayé)
  • La catégorie D pour les autres armes, dont les fusils de chasse, les couteaux, les matraques, etc. (voir la liste des armes de catégorie D fixée par la nouvelle réglementation)

A noter que si l'achat et la détention de ces armes sont libres, le port et le transport sans motif légitime des armes, éléments d'arme et munitions qui suivent sont en principe interdits.

Quelques éclaircissements

Transport

Si une arme de catégorie D doit être transportée, il y a différentes conditions

NB : Ne pas confondre le port (sur soi) et le transport (Véhicule, sac, mallette). 

  • L’arme ne doit pas être ‘directement’ utilisable. Ce qui signifie qu’elle doit être bien emballée dans un étui ou un conteneur, de préférence avec fermeture par cadenas ou autre système. Attention donc aux transports dans les sacs à dos.
  • Le ‘porteur’ doit être en mesure de fournir un motif légitime. Une licence de tir, une invitation à une bourse pour collectionneurs, une déclaration d’un employeur peuvent fournir des motifs légitimes.

Notion de ‘motif légitime’

  • Le "motif légitime" est vérifié au cas par cas par les forces de l'ordre et le juge
  • En cas de contrôle, celles-ci décident, en fonction des éléments constatés et de la situation, si le motif légitime est avéré ou non, selon les faits et les explications présentées par le détenteur.

Il faut retenir que c'est cette notion de "motif légitime" du port ou du transport de l'arme qui détermine l'existence ou non de l'infraction (le motif type "se défendre", ou "au cas où" ne sont, bien entendu, pas des raisons valables)

L'appréciation du "motif légitime", dépend donc des circonstances et lieux ainsi que du contexte (manifestation publique, endroits publics type discothèques, bars, stades).

Quelques exemples

  • Une licence délivrée par une fédération sportive vaut titre de transport légitime pour des armes utilisées dans le cadre d'une activité sportive (du domicile au lieu d'entraînement ou du domicile au lieu de l’armurerie).
  • Les armes de 6ème catégorie transportées en grand nombre (c'est souvent le cas de collectionneurs se rendant à une exposition), doivent l'être de façon à ce qu'elles ne puissent pas être utilisées immédiatement, soit en recourant à un dispositif technique, soit par démontage. Le collectionneur doit être en mesure de prouver qu'il se rend effectivement à une exposition.
  • Le cas du chasseur ou du pêcheur (trajet aller/retour), pour les couteaux de chasse, dague.
  • Le cas de l'ouvrier qui se rend ou qui revient de son lieu de travail.

Deux cas particuliers : Opinel et Laguiole

Les couteaux Opinel sont équipés d'un système de verrouillage à virole, ce qui les classe comme des "couteaux-poignards" selon la loi. Leur mécanisme de blocage de la lame les rend donc interdits à la possession et au transport sans motif légitime. En revanche, de nombreux couteaux Laguiole ne disposent pas de système de verrouillage de la lame, les exemptant de la classification d'"arme de 6ème catégorie" et permettant leur port sans justification.
Cependant, la légitimité du port dépendra des circonstances et de la situation lors d'un contrôle : un randonneur pourra probablement garder son Opinel s'il est contrôlé en pleine nature, tandis qu'un passager dans les transports en commun d'une grande ville devra expliquer pourquoi il porte son Laguiole. En matière de port de couteaux, il est important de faire preuve de bon sens et de rationalité. En cas de doutes, il est recommandé de laisser son couteau à la maison.

Règlements locaux - attention

En plus de se conformer à la loi nationale sur les armes, il est essentiel de respecter les règles locales en vigueur. Par exemple, un couteau autorisé à la possession ordinaire peut être interdit dans certains endroits comme les salles de divertissement ou les enceintes sportives. Il est important de noter qu'un simple tournevis lors d'un trajet en train en direction de Paris peut être qualifié comme une arme prohibée.

Abandonnez son couteau ?

Si votre couteau est saisi, il vous sera souvent demandé de le laisser. Gardez à l'esprit que le fait de l'abandonner signifie que vous ne pourrez pas le récupérer et qu'il sera généralement détruit. Il n'est pas rare qu'un couteau soit confisqué sans raisons valables, souvent en raison d'une confusion sur ce qui est autorisé ou non. Nous vous recommandons de ne pas céder votre couteau immédiatement. Bien que cela ne garantisse pas qu'il ne sera pas saisi, vous pourrez au moins contester la confiscation devant les tribunaux pour essayer de le récupérer.

Source et informations : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/N287